3ème partie - Les sources bibliques du Christianisme



Introduction - Le socle de notre civilisation
Prologue - Qu'est-ce que la Bible ?
Chapitre 1 - Une sage de quatre générations
Chapitre 2 - De l'Egypte à la Terre promise
Chapitre 3 - La conquête de Canaan
Chapitre 4 - Le temps des Juges
Chapitre 5 - Une dynastie royale pour Israël
Chapitre 6 - Israël, le royaume du Nord (931-722 av. J.-C.)
Chapitre 7 - Le royaule de Juda face à son destin (931-586 av. J.-C.)
Epilogue - Le peuple hébreu et les empires (538 av. J.-C. - 66 ap. J.-C.)
Conclusion - Le prêtre, le rabbin et l'imam
Annexe - Plan de la Bible


Les sources bibliques du Christianisme

Introduction

Le socle de notre civilisation


La Bible. Ce n'est pas seulement le livre sacré des enfants d'Abraham, la saga d'un petit peuple du désert, l'histoire du Salut pour des milliards d'hommes et de femmes, juifs, chrétiens, musulmans. C'est un message éthique universel, une formidable leçon de politique, de psychologie, de sociologie. Un véritable cours sur l'humanité où les passions séculaires et charnelles le disputent au divin, à l'élévation de l'âme. La Bible, c'est le sang, la fureur, la noire tragédie des cœurs tourmentés, la vengeance divine mais aussi l'amour des hommes et la compassion. C'est la codification du monothéisme à travers l'adoration d'un seul Dieu qui a choisi un seul peuple, le peuple juif, en un seul lieu, la terre d'Israël, pour transmettre son message au monde.

La Bible n'est pas seulement une référence religieuse. C'est le socle de notre civilisation, une grille conceptuelle commune aux croyants et aux agnostiques. Cette première tentative d'écriture de l'histoire d'un peuple, de la Genèse à l'Apocalypse, constitue une incroyable novation.

L'Histoire a désormais un début et une fin, le temps est comme un fleuve qui jamais ne remonte à sa source. L'homme n'est plus soumis à l'arbitraire de dieux multiples et capricieux. Il tient son salut et son destin en main. Il dispose du libre arbitre pour choisir entre le Bien et le Mal. Pour cela, il a reçu le Décalogue, fondement de notre morale et ancrage idéologique des droits de l'homme.

Pour les juifs, la Bible - la Torah - s'arrête à l'Ancien Testament. Les chrétiens considèrent en revanche que la révélation s'est poursuivie. L'Alliance nouvelle a été conclue par la naissance, la vie et la passion de Jésus, messie né dans une humble mangeoire. Elle n'est plus réservée au seul peuple juif, mais a une vocation universelle. La parole se répandra dans tout l'Occident par le truchement de saint Paul et de la langue grecque avant de faire de Rome la deuxième Jérusalem. Les musulmans se réclament d'une tradition plus tardive. Ils intègrent de larges éléments de la Bible mais estiment que Mohammed est le dernier prophète envoyé par Dieu.

Prologue

Qu’est-ce que la Bible ?


Le cœur de la Bible hébraïque est un récit épique qui décrit l’émergence du peuple d’Israël et sa relation constante avec Dieu. A l’encontre d’autres récits mythologiques du Proche-Orient, la Bible s’ancre fermement dans l’histoire terrestre. Le drame divin se joue sous les yeux de l’humanité. La Bible ne se contente pas de célébrer le pouvoir de la tradition et des dynasties régnantes. Elle explique pourquoi l’histoire du peuple d’Israël – et du monde entier – s’est déroulée selon un schéma dont l’issue dépend directement des commandements et des promesses de Dieu. C’est le peuple d’Israël qui tient le rôle central dans cette tragédie. Il appartient au peuple d’Israël – et, à travers lui, à tous les lecteurs de la Bible – d’orienter le sort du monde.

  1. La Bible hébraïque

Par « Bible », nous entendons essentiellement le recueil des textes anciens, longtemps désigné sous le titre d’Ancien Testament, et qu’aujourd’hui les savants ont coutume d’appeler la Bible hébraïque. C’est un assemblage d’histoires, de légendes, de textes de lois, de poèmes, de prophéties, de réflexions philosophiques, composés pour la plupart en hébreu. La Bible se divise en trente-neuf livres qui, à l’origine, étaient classés par auteurs ou par sujets – ou bien, pour des ouvrages plus longs comme les livres 1 et 2 de Samuel, les livres  1 et 2 des Rois, les livres 1 et 2 des Chroniques, d’après la longueur étalon des rouleaux de parchemin ou de papyrus utilisé. La Bible hébraïque sert de fondement spirituel au judaïsme ; elle constitue la première partie du canon du christianisme ; l’Islam aussi la considère comme une source d’inspiration et d’enseignement éthique d’une grande richesse, transmise par l’intermédiaire du Coran. La tradition divise la Bible hébraïque en trois parties principales.

La Torah ou Pentateuque : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.

Les Prophètes : les « premiers prophètes » (Josué, les Juges, les livres 1 et 2 de Samuel, les livres 1 et 2 des Rois) et les « derniers prophètes » (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie).

Les Ecrits : les Psaumes, les Proverbes, Job, le Cantique des Cantiques, Ruth, les Lamentations, l’Ecclésiaste, Esther, Daniel, les livres 1 et 2 des Chroniques, Esdras et Néhémie.

  1. Du jardin d’Eden à Sion

L’histoire biblique débute au jardin d’Eden ; elle se poursuit avec Caïn et Abel, puis Noé et le Déluge, pour se concentrer finalement sur le sort d’une seule famille, celle d’Abraham. Abraham, que Dieu a choisi pour devenir le père d’une grande nation, observe, avec une obéissance farouche, les commandements divins. 

La grande saga quitte alors le registre du drame familial pour se transformer en fresque historique. 

Ce contrat sacré passé entre YHWH et son peuple, gravé dans la pierre et scellé dans l’Arche d’alliance, servira aux Israélites d’étendard de bataille dans leur marche vers la Terre promise. 

Pendant les deux siècles suivants, le peuple d’Israël vit donc sous la tutelle de deux royaumes indépendants. 

Après une telle tragédie, le récit biblique s’écarte dramatiquement, et de façon caractéristique, du schéma habituel des épopées religieuses de l’Antiquité.

Dorénavant, le retour à Jérusalem d’un certain nombre d’exilés et la reconstruction du Temple, marquera, pour Israël, la fin de la période monarchique et le début de sa mutation en une communauté religieuse, soumise à la loi divine. Tout le pouvoir de la Bible réside dans cette surprenante insistance sur la responsabilité humaine. 

Chapitre 1

Une saga de quatre générations 

(Genèse 12 et suivants)


Au commencement était une famille qui bénéficiait d’une relation privilégiée avec Dieu. Au fil du temps, cette famille devint féconde et se multiplia, donnant naissance au peuple d’Israël. Ainsi débute la grande saga de la Bible. Abraham est le premier patriarche. Dieu lui promet une terre et une nombreuse descendance. La promesse divine se transmet de génération en génération, par l’intermédiaire du fils d’Abraham, Isaac, puis du fils de celui-ci, Jacob, connu également sous le nom d’Israël. A leur tour, les douze fils de Jacob deviendront les patriarches des douze tribus, mais c’est à Juda que sera accordé l’honneur insigne de régner sur les autres.

  1. D’Abram à Abraham : la promesse et l’alliance (Gn 12 à 25)

  2. Isaac et ses fils (Gn 26 à 28,9)

  3. De Jacob à Israël : le renouvellement de la promesse (Gn 28,10 à 36)

  4. De Canaan à l’Egypte, le destin fabuleux de Joseph (Gn 37 à 50)

Chapitre 2

De l’Egypte à la Terre promise 

(Exode ; Lévitique ; Nombres ; Deutéronome)


L’héroïsme de Moïse face à la tyrannie du pharaon, les dix plaies d’Egypte, l’Exode de masse des Israélites, ces épisodes hautement dramatiques, dont le souvenir s’est perpétué au cours des siècles, comptent parmi les événements les plus marquants de l’histoire biblique. Sous la conduite d’un chef – et non plus d’un père – divinement inspiré, qui représente Dieu auprès de la nation et la nation auprès de Dieu, les Israélites accomplissent l’impossible périple qui les fait passer de la déchéance de l’esclavage aux frontières de la Terre promise.

  1. La servitude des fils d’Israël (Exode 1)

  2. Moïse : de la cour du Pharaon au pays de Madiân (Exode 2,1-22)

  3. « Je suis celui qui est » (Exode 2,23 à 4,17)

  4. Les fléaux d’Egypte (Exode 4,18 à 12,36)

  5. La sortie d’Egypte (Exode 12,37 à 15,21)

  6. En chemin vers la « montagne de Dieu » (Exode 15,22 à 18)

  7. L’alliance (Exode 19 à 40)

  8. Premier essai de pénétration en Canaan (Nombres)

  9. Derniers discours et mort de Moïse (Deutéronome)

Chapitre 3

La conquête de Canaan 

(Josué)


Après avoir subi l'esclavage égyptien pendant des générations, après quarante ans d'errance dans le désert, les Israélites sont enfin parvenus à la frontière de Canaan, sur la rive opposée du fleuve qui les sépare de la terre de leurs ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. Dieu leur a donné l'ordre de nettoyer la Terre sainte de toute trace d'idolâtrie, ce qui signifie l'annihilation intégrale des Cananéens.

Menés par Josué - un général remarquable, particulièrement doué pour la surprise tactique -, les Israélites volent de victoire en victoire, en une série impressionnante de sièges et de batailles rangées. 

  1. Les trompettes de Jéricho (Jos 2 et 6)

  2. La conquête de Aï (Jos 8,1-29)

  3. Alliance avec les Gabaonites (Jos 9)

  4. Coalition contre Israël (Jos 10 et 11)

  5. L’héritage de la Terre promise (Jos 11,23 et suivants)

Chapitre 4

Le temps des Juges

(Les Juges ; 1er Livre de Samuel 1 à 7)


De nombreuses années de combats incessants nous attendent. Le message de Dieu est limpide : tant que le peuple d’Israël se tiendra à l’écart de la population locale, il sera récompensé. Malheureusement pour lui, le peuple fait la sourde oreille…

  1. Les Juges (Jg)

  2. La fin des Juges (1S 1 – 7)

Chapitre 5

Une dynastie royale pour Israël

(1er Livre de Samuel 8 et suivants ; 2ème Livre de Samuel ; 1er Livre des Rois 1 à 12,24 ; 1er Livre des Chroniques 10 à 29 ; 2ème Livre des Chroniques 1 à 9)


Israël connaît une crise militaire d’une exceptionnelle gravité. Les anciens réunis chez Samuel, à Rama, au nord de Jérusalem, le prient de choisir un roi pour Israël, « comme toutes les nations ».

  1. Un roi pour Israël : Saül (1025-1005 av. J.-C.) (1S 8 – 15)

  2. Ascension de David et déclin de Saül (1S 16 – 31)

  3. David, roi d’Israël (1005-970 av. J.-C.) (2S 1 – 1R 2,11) 

  4. La sagesse du roi Salomon (970-931 av. J.-C.) (1R 2,12 – 1R 10,29) 

  5. Le péché de Salomon (1R 11,1-13)

  6. Annonce du schisme à Jéroboam (1R 11,14-43)

  7. La fin du royaume unifiée (1R 12,1-24)

Chapitre 6

Israël, le royaume du Nord

(931-722 av. J.-C.)

(1er Livre des Rois 12,25 et suivants ; 2ème Livre des Rois 1 à 17)


Au lendemain des règnes glorieux de David et de Salomon, sous lesquels Jérusalem gouvernait un Israël unifié qui baignait dans une prospérité et une puissance sans précédent, les tribus des hautes terres du Nord et de la Galilée font sécession. Suivent deux cents ans de division qui opposent Israël, au nord, à celui de Juda, au sud. C’est l’histoire d’une division tragique, marquée, au nord, par la violence et l’idolâtrie. Les populations du Nord subiront le châtiment ultime : la destruction de l’Etat et l’exil des dix tribus septentrionales.

  1. Jéroboam 1er, roi d’Israël (931-909 av. J.-C) (1R 12,25 à 14,20)

  2. L’accomplissement de la prophétie (909-884 av. J.-C.) (1R 15,25 à 16,22)

  3. Ascension et chute des Omrides (884-842 av. J.-C.) (1R 16,23 à 22,40 ; 1R 22,52 et suivants ; 2R 1 à 9)   

  4. Déloyauté, miséricorde, et chute finale d’Israël (842-722 av. J.-C.) (2R 10 ; 13 ; 14,23 et suivants ; 15-8,31 ; 17)

Chapitre 7

Le royaume de Juda face à son destin

(931-586 av. J.-C.)

(1er Livre des Rois 14,21 et suivants ;  2ème Livre des Rois ; 2ème Livre des Chroniques 10 à 36)


Au lendemain des règnes glorieux de David et de Salomon, sous lesquels Jérusalem gouvernait un Israël unifié qui baignait dans une prospérité et une puissance sans précédent, les tribus des hautes terres du Nord et de la Galilée font sécession. Suivent deux cents ans de division qui opposent Israël, au nord, à celui de Juda, au sud. Après la destruction d’Israël, le royaume de Juda se retrouva soudain seul, cerné par un monde non israélite. 

  1. Juda « fit ce qui déplaît à Yahvé » (931-911 av. J.-C.) (1R 14,21 à 15,8)

  2. Juda « fit ce qui est juste aux yeux de Yahvé, comme son ancêtre David » (911-846 av. J.-C.) (1R 15,8-24 ; 22,41-51) 

  3. La domination d’Israël et la restauration de l’indépendance de Juda (846-798 av. J.-C.) (2R 8,16 et suivants ; 9,14 à 10,17 ; 11 ; 12,1-17) 

  4. En attendant Ezéchias (798-727 av. J.-C.) (2R 14,1-22 ; 15,1-7 ; 15,32 à 16)

  5. Ezéchias et la restauration de la sainteté perdue de Juda (727-639 av. J.-C.) (2R 18 à 21)

  6. La grande réforme de Josias (639-609 av. J.-C.) (2R 22 à 23-30)

  7. La déportation de Juda (609-538 av. J.-C.) (2R 23-31 à 25-21)

Epilogue

Le peuple hébreu et les empires

(538 av. J.-C.-66 ap. J.-C.)

(Esdras ; Néhémie ; 1er et 2ème Livres des Maccabées)


Une partie de la population, cependant, a survécu et n’a pas été déportée. Les autorités babyloniennes leur ont même accordé une certaine autonomie ; elles ont désigné Godolias, fils d’Ahiqam, pour gouverner ceux qui sont restés à Juda. Godolias tente alors de convaincre le peuple de Juda de coopérer avec les Babyloniens. Mais il sera vite assassiné par Yismaël, le fils de Netanya, « qui était de race royale ». Furent également massacrés d’autres notables judéens et des représentants de Babylone. Ce qui restait de la population locale décida de s’enfuir pour garder la vie sauve, désertant Juda, en Egypte. Jérémie, le prophète, s’enfuit avec eux. De nombreux siècles d’occupation israélite de la Terre promise semblaient prendre fin (2R 25,22-26 ; Jr 40,7-43,7).

Les déportés de l’aristocratie et du clergé commencèrent une nouvelle vie, en compagnie du roi davidique exilé, Joiakîn – de préférence à l’aveugle Sédécias, disgracié.

  1. Retour d’exil… sous domination perse (538-332 av. J.-C.) (Jr ; Ez ; Isaïe ; Esd ; Néhémie)

  2. Le peuple hébreu… sous domination hellénistique (332-142 av. J.-C.)

  3. La restauration du royaume… sous domination romaine (142 av. J.-C.-66 ap. J.-C.)