3ème partie - La Christianisation de l'Année : l'organisation de la liturgie


Ce n’est que progressivement que les fêtes annuelles vont apparaître pour fixer, au VIIIème siècle, l’année liturgique. Au cours des siècles, le calendrier s’est enrichit de nouvelles commémorations, jusqu’à une certaine lourdeur, affaiblissant le rôle éducatif des temps liturgiques. C'est pourquoi, le pape Pie XII, conscient de ce risque, a restauré la vigile pascale en 1951, puis celle de la semaine sainte en 1955, ouvrant la voie à la réforme liturgique. Par le Motu proprio « Mysterii paschalis » daté du 14 février 1969, le pape Paul VI a approuvé le nouveau calendrier liturgique, entré en vigueur le 1er janvier 1970.

*

L’Eglise catholique et romaine rythme toute la chronologie annuelle de fêtes religieuses au sein d’un calendrier liturgique à « double entrée » : d’une part le temporal qui ordonne les fêtes commémorant la vie du Christ de son Annonciation à l’Ascension ; et d’autre part, le sanctoral qui célèbre la Vierge Marie et les Saints. Chaque « moment » liturgique a sa couleur propre.

Toutes les fêtes ne se valent pas. On trouve une graduation de solennités, de fêtes, de mémoires et de mémoires facultatives. Le Triduum pascal constitue le sommet de l’année liturgique dont le but est de faire entrer le croyant dans le mystère du Christ. Le dimanche, commémoration du mystère pascal, est un jour de fête primordial et peut même avoir priorité sur certaines solennités ou fêtes. Elles sont alors reportées.

En dehors des dimanches, des solennités et des fêtes, la liturgie offre une grande adaptabilité.

Le Temporal, calendrier des « Temps »


Le calendrier temporal est établi à partir de la date fixe de Noël, et de la date mobile de Pâques, les deux solennités les plus importantes de l’année liturgique. L’année liturgique commence le premier dimanche de l’Avent et se termine le samedi de la 34ème semaine du Temps ordinaire.

Les années suivent un cycle de trois ans : 
  • l’année A, réservée à l’Evangile selon Matthieu ; 
  • l’année B pour l’Evangile de Marc ; 
  • et enfin, l’année C pour la lecture de l’Evangile selon Luc. 
L’Evangile selon Jean est lu tous les ans, en fonction des fêtes.

1. Temps de l’Avent


La couleur liturgique en est le violet.

L’Avent (Adventus, en latin, « avènement ») est le temps consacré à la préparation de la venue du Seigneur. C’est un temps de pénitence avec une tonalité joyeuse qui commence le quatrième dimanche avant Noël, longtemps marqué par les jeûnes du lundi, mercredi et vendredi. Cette période est entrecoupée par la très populaire fête de Saint-Nicolas.

L'Avent célèbre le triple avènement du Seigneur :
  • sa naissance à Bethléem et la commémoration du mystère de l’Incarnation (le passé),
  • sa venue dans les cœurs par la grâce (le présent),
  • et son retour glorieux à la fin des temps – la Parousie (le futur).
1er au 4ème dimanche de l’Avent [Levavi ; Populus Sion ; Gaudete ; Rorate] (Dimanche de la 4ème semaine au dimanche précédent la semaine de Noël)

2. Temps de Noël


La couleur liturgique en est le blanc.

Se mettent alors en place les grandes réjouissances de la Nativité du Christ (25 décembre), de la Circoncision (1er janvier) – remplacée par la fête de la Mère de Dieu – et de l’Epiphanie, adoration des mages et baptême du Christ (6 janvier). Entre Noël et l’Epiphanie on fête Etienne, le premier martyr (26 décembre) et Jean l’Evangéliste (le 27).

a. Nativité du Seigneur, Noël (25 décembre) – (Solennité)

Noël ou plus exactement « jour de la nativité » (du latin natalis dies) commémore la naissance humaine de Jésus le 25 décembre, du sein de Marie, dans l’étable de Bethléem. Naissance humaine car, pour les chrétiens, Jésus existe de tout temps comme Verbe.

La fête de Noël (solennité) est le centre du cycle de la Nativité, précédé par le temps de l’Avent, suivi par le temps de Noël, et par le temps de l’Épiphanie ; la fête du Baptême du Seigneur concluant tout le cycle.

DECRYPTAGE: le « Jésus historique » n'est pas né un 25 décembre. Initialement, on a fait correspondre la naissance du Christ avec la fête automnale juive des Cabanes (Soukkôt), suivant en cela l’Evangile de Jean : « et le Verbe s’est fait chair, et il a campé parmi nous ».

La célébration du cycle de Noël date approximativement du IVe siècle et fut fixée à Rome au 25 décembre dans le but de christianiser les fêtes païennes du Natalis Invicti, c’est-à-dire du soleil qui, au solstice d’hiver, se remet à grandir en force et en éclat. Cette fête était dédiée au dieu Mithra pour vénérer le « jour anniversaire du soleil invaincu ».

En choisissant cette date, le Christ est célébré comme le Messie annoncé par le prophète Malachie comme « le Soleil de justice » (3, 20) ou encore comme la « Lumière du monde » (Jn 8,12) ou comme l’affirme Zacharie, le père de Jean Baptiste, « le soleil levant venu d’en haut nous visiter » (Lc 1,78). Il peut ainsi croître tandis que Jean Baptiste décroît à partir du 24 juin (solstice d’été), l’astronomie illustrant la parole du dernier prophète : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3, 30).

Le Christianisme veut ainsi marquer sa supériorité sur le Judaïsme.

C’est la fixation de cette date qui a permis de placer dans le calendrier liturgique la solennité de l’Annonciation, le 25 mars, neuf mois avant la Nativité, ceci depuis le milieu du VIIe siècle dans l’Eglise latine. A noter que longtemps, la Pâque du Christ était fixée au 25 mars, respectant une vieille croyance selon laquelle Jésus n’avait pu vivre qu’un nombre entier d’années (depuis sa conception ou l’Annonciation).

b. Dimanche de la Sainte Famille (Dernier dimanche de décembre, ou le vendredi 30 décembre si Noël tombe un dimanche) – (Fête)

c. Epiphanie du Seigneur (6 janvier ou le dimanche suivant le 1er janvier dans certaines régions comme en France) – (Solennité)

L’Epiphanie (du grec épiphanéia « apparition » ; de épiphainéin « paraître ou briller sur ») célèbre la manifestation de Jésus comme Messie.

La fête est venue d'Orient et a été fixée au 6 janvier. Elle inaugure le ministère public du Christ.

En Occident, l'Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ». Pour laisser à l'Epiphanie toute sa dimension de « Pentecôte » du cycle de la Nativité, l'Église latine a récemment instauré la Fête du Baptême du Seigneur, célébrée le dimanche qui suit l'Epiphanie.

d. Baptême du Seigneur (dimanche suivant l’Epiphanie) – (Fête)

C'est la Fête qui clôt le cycle de Noël. Le baptême de Jésus est considéré, par les chrétiens, comme le premier acte de sa vie publique.

« Alors Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l'en empêcher et disait : « C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. »
(Mt 3, 13-15)

En demandant le baptême, Jésus se veut un homme comme les autres et inaugure ainsi sa mission au service des pauvres, y compris spirituelle.

« Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau ; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. »
(Mt 3, 16-17)

Le baptême de Jésus aboutit à une manifestation de Dieu (théophanie). Il est alors manifesté comme Fils de Dieu.

3. Temps du Carême


Carême (latin quadragesima) désigne la période de quarante jours qui précède Pâques. Le jeûne commence le mercredi des Cendres et s'achève le samedi saint à midi.

A l’origine, le jeûne primitif devait permettre d’accomplir la parole : "Des jours viendront où l'Epoux sera enlevé à ses disciples, et alors ils jeûneront" (Luc 5,35). Il s’agissait donc d’un jeûne de compassion et de deuil pour la disparition de l'Epoux.

Puis l’Eglise, préoccupée par la préparation au baptême pour les catéchumènes (qui durait 40 jours) et celle des pénitents admis à être réconciliés le jeudi-saint, a souhaité associer par la même occasion tous les fidèles.

Dès le temps d'Augustin et de Chrysostome, le carême possédait les traits qu'il devait conserver par la suite :
  • temps de jeûne, de partage et de prière pour tout le peuple chrétien,
  • temps de préparation au baptême pour les catéchumènes,
  • temps de préparation à la réconciliation pour les pénitents.
Il s’agit ainsi de faire mourir le corps mystique tout entier pour le faire ressusciter avec le Christ.

a. Mercredi des Cendres (Mercredi précédent le 1er dimanche du Carême) 

La couleur liturgique est le violet.

Le mercredi des cendres marque le début du carême. Les cendres sont en principe les cendres des rameaux de l’année précédente qui ont été brûlés.

Au cours de la célébration, le prêtre invite les fidèles à la prière et bénit les cendres. Puis chacun reçoit sur la tête un peu de cendres tandis que le célébrant lui dit : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile » (Marc 1, 15) ou « souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » (Genèse 3, 19).

Tout l’enjeu du Carême est là : inviter le croyant à remettre sa vie en conformité avec l’Evangile.

b. 1er au 5ème dimanche de Carême de Carême [Invocabif ; Reminiscere ; Oculi ; Laetare ; Judica] (6ème au 2ème dimanche avant le dimanche de Pâques)

La couleur liturgique est le violet, sauf le 4ème dimanche de Carême qui peut-être violet ou rose.

c. Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (Dernier dimanche avant le dimanche de Pâques)

La couleur liturgique est le rouge.

Le dimanche des Rameaux marque l’entrée de Jésus à Jérusalem sous les acclamations de la foule. Il n'en ressortira que pour vivre sa Passion.

4. Triduum Pascal


a. Jeudi Saint, Cène (Jeudi précédent le dimanche de Pâques) – blanc

Jésus et ses apôtres, réunis pour le repas pascal, mangent un agneau immolé, avec du pain non levé, en mémoire de la nuit où Dieu a libéré son peuple de l'esclavage des égyptiens.

Mais le véritable agneau, "celui qui enlève le péché du monde", c'est Jésus lui-même. Il rompt le pain ("prenez, mangez, c'est mon corps livré"), il prend aussi une coupe de vin ("prenez, buvez, c'est mon sang versé pour la multitude en rémission des péchés"), et instaure ainsi la première eucharistie. Ce sacrement est remis entre les mains des apôtres : "vous ferez cela en mémoire de moi" (Lc 22/19).

b. Vendredi Saint, Passion (Vendredi précédent le dimanche de Pâques) – rouge

Toute la journée est centrée sur la Passion du seigneur qui a donné sa vie pour manifester son amour pour les hommes : " Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis." (Jn 15/13). La Croix prend une dimension nouvelle : c’est elle qui a "porté le salut du monde".

c. Samedi Saint, Vigile pascale (Samedi précédent le dimanche de Pâques) – blanc

C'est le jour de la désolation, mais aussi celui de l'Espérance. Demain la mort sera vaincue.

5. Temps de Pâques – blanc sauf*


Le calendrier grégorien est juste dans sa durée. Nous avons vu que l'équinoxe de printemps se situait plutôt le 20 ou 21 mars. Cependant, l'Eglise n'a pas modifié la date de référence retenue par le Concile de Nicée de 325 pour le calcul de Pâques, qui reste figée au 21 mars. La règle est donc la suivante: le dimanche de Pâques correspond au 1er dimanche qui suit la première pleine lune située le 21 mars ou après, soit entre le 22 mars et le 25 avril.

En l’an 2000, la Lune était nouvelle le lundi 20 mars. Sur un plan astronomique, Pâques aurait du avoir lieu le dimanche suivant, soit le 26 mars. Mais si l’on retient la date du 21 mars, il faut aller chercher la nouvelle Lune suivante, soit le mardi 19 avril. Et Pâques a été célébré le 25 avril !

a. Dimanche de Pâques – (Solennité)

Premier jour de la semaine, jour qui rappelle la création, c'est aussi le huitième jour, celui de la récréation du Christ ressuscité : "je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde." (Mt 28/20)

b. 2ème au 6ème dimanches de Pâques (1er dimanche au 5ème dimanche suivant le dimanche de Pâques)

c. Ascension du Seigneur (40ème jour après le dimanche de Pâques – Jeudi) – (Solennité)

L'ascension du Seigneur (du latin ascensio « action de monter » issu du verbe ascendere « monter vers ») est la Solennité célébrée au quarantième jour après Pâques.

Pendant 40 jours (Ac 1,3) – période convenant aux grandes expériences de Dieu (cf. Ex 24, 18 ; 1 R 19, 8 ; Mt 4,2) - le Christ revêtue de la Gloire du Père "séjourne" près des siens pour affermir leur foi.

Puis, Jésus "monte" au ciel pour être à demeure avec le Père, assis à la droite de Dieu (Ac 2, 33 ; 7, 55 - 56 ; Ps 109, 1 ; Mt 22, 44 ; 26, 64 ; Mc 16, 19 ; Rm 8, 34 ; 1 Co 15, 25 ; Ep 1,20 ; Col 3,1 ; He 1, 3 - 13 ; 8, 1 ; 10, 12 ; 12, 2 ; 1 P 3, 22).

Le mystère de l'Ascension représente les prémices de l'entrée de tous les chrétiens dans la Gloire, mais déjà "notre cité se trouve dans les cieux, d'où nous attendons ardemment, comme Sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps de Gloire, avec cette force qu'il a de pouvoir même se soumettre toutes choses" (Ph 3, 20 - 21).

d. 7ème dimanche de Pâques (6ème dimanche suivant le dimanche de Pâques)

e. Dimanche de Pentecôte (49ème jour après le dimanche de Pâques) – rouge

f. Lundi de Pentecôte (50ème jour après le dimanche de Pâques) – vert

Pentecôte (du grec pentècostè [hèméra] : « cinquantième [jour] ») marque dans l'ancien Testament, la fête de la Moisson (Ex 23,16 ; 34, 22) ou fête des Semaines (Lv 23, 15-22), prémices de la moisson des blés sept semaines après la Pâque, donc le « cinquantième » jour après la fête du printemps (cf. Tb 2, 1).

Dans l’institution juive du jubilé (sept semaines d'années ; cf. Ex 21, 2 ; 23, 10 suiv; Lv 25, 3 suiv.), le chiffre de cinquante boucle une semaine de semaines, et évoque un renouvellement complet.

Cinquante jours après la sortie du Peuple d'Israël d'Egypte (cf. Ex 19, 1 : « le troisième mois »), la fête de la Pentecôte est devenue l'anniversaire du « Jour de l'Assemblée » (Dt 9, 10 ; 10, 4 ; 18, 16).

Au jour de la Résurrection, Jésus communique l'Esprit à ses apôtres (Jn 20, 22-23) ; mais ce n'est que cinquante jours après la mort de Jésus (Ac 2), que l'Esprit vient renouveler toute l'Église (cf. Ac 1, 5).

La Solennité de la Pentecôte clôt le temps pascal et l'on éteint le cierge pascal au soir de ce jour.

6. Temps ordinaires


Les temps ordinaires se situent pendant la période où l’activité agricole est la plus dense (de mai à octobre hors la période entre les fêtes de la Nativité et le Carême). Cependant, aux équinoxes, les archanges veillent sur la conception du Christ et de Jean le Baptiste. Le 25 mars, Gabriel annonce la « naissance » du Christ (qui interviendra neuf mois plus tard, le 25 décembre). Et le 29 septembre, Michel annonce celle de Jean-Baptiste (pour le 24 juin). Le 1er octobre célèbre la Saint-Rémy, le grand évêque de Reims de l’époque mérovingienne.

Cette période n’est interrompue que par une fête majeure, celle de l’Assomption de la Vierge (15 août). Le culte marial connaîtra plus tard un prodigieux développement (Visitation, Immaculée Conception).

C’est enfin la bénédiction de tous les Saints (1er novembre) avant l’ouverture du temps de la Nativité. Fête de tous les saints (notamment ceux qui n’ont pas trouvé leur place dans le calendrier), le pape Grégoire III (milieu du VIIIème siècle) déplace cette fête à la Samain, fête celtique commémorant les morts. Le succès de cette fête ne se démentira pas et sera complété par la fête des Morts (2 novembre) instituée par le célèbre abbé de Cluny, Odilon (Xème siècle). Ce temps se termine le 11 novembre par la Saint-Martin.

a. 1er au 5ème dimanches ordinaires (ou 9ème dimanche ordinaire en fonction de la date de Pâques) – vert

b. Présentation du Seigneur au Temple (40ème jour après Noël - 2 février) – blanc (Fête)

La fête de la Présentation de Jésus au temple, autrefois fête appelée « Purification de la Vierge Marie », est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur, nom d’origine latine et païenne. En effet, à l'époque romaine, vers le 15 février, on fêtait Lupercus, dieu de la fécondité. Chez les Celtes, on trouvait un rite lié à la purification : la fête d'Imbolc, en l’honneur de la déesse Brigid, le 1er février.

Après son accouchement, Marie se conforme à la loi de Moïse en accomplissant le rite de purification (Lévitique 12, 8) et présente Jésus au temple, 40 jours après sa naissance (Exode 13, 11-13). Luc décrit cet épisode au temple (2, 21-24) où le vieux Syméon reconnaît le premier Jésus comme la lumière pour le monde.

Au Ve siècle, le pape Gélase Ier instaure la fête de la Chandeleur ou fête des chandelles (festa candelarum), où l'on commémore 40 jours après Noël le rite hébraïque. Ce n’est qu’en 1372 que cette fête sera officiellement associée à la purification de la Vierge. Dans les églises, on conserve des chandelles bénies allumées, pour signifier que le Christ est lumière pour le monde.

c. Sainte Trinité (1er dimanche après le lundi de Pentecôte) – blanc (Solennité)

C'est parce qu'ils ont été baptisés « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » que les chrétiens peuvent, en vertu du sacerdoce commun des fidèles, célébrer l'Alliance. La fête de la Sainte Trinité, célébrée au terme cycles de l'Incarnation et de la Rédemption (Noël et Pâques), a donc surtout une résonance dogmatique, assez étrangère à la tonalité habituelle des anciennes solennités.

d. Saint Sacrement (2ème dimanche après le lundi de Pentecôte) – blanc (Solennité)

e. Sacré Cœur (Vendredi de la semaine du Saint Sacrement) – blanc (Solennité)

f. Transfiguration du Seigneur (6 août) – blanc (Fête)

La Transfiguration célèbre la vision de la Gloire du Christ qu’eurent Pierre, Jean et Jacques, huit jours après la confession de Pierre à Césarée et la première annonce de la Passion. Elle est un appel à la Gloire - celle du Fils (cf. Jn 17,22-24) - et un rappel du chemin de souffrances qui y mène – comme Jésus le déclarera aux disciples d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa Gloire ? » (Lc 24, 26).

Selon Luc (9,31), Moïse et Elie sont « vus dans la Gloire », en raison de l’expérience partielle qu’ils eurent de cette Gloire au Sinaï (cf. Ex 33, 18-23 ; 1 R 19, 9-14)

g. La Croix glorieuse (14 septembre) – rouge (Fête)

h. 9ème (ou 14ème dimanche ordinaire en fonction de la date de Pâques) au 33ème dimanche ordinaire – vert

i. 34ème dimanche ordinaire : Christ Roi (Dernier dimanche avant le 1er dimanche de l’Avent) – blanc (Solennité)

Créée en 1925, par le pape Pie XI dans le but d'affirmer la royauté du Christ.

Saint Luc nous raconte les derniers instants de la vie terrestre de Jésus. Les soldats se moquent de lui. « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » et on inscrit au dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des juifs. » Cette fête est un lointain rappel du dimanche des Rameaux où les foules l’acclamaient et voulaient même le faire roi, un roi politique (« Hosannah au Fils de David »).

Un des deux larrons va reconnaître la royauté de Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Celui-ci répondra : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».

Christ est le souverain de la terre, proclame le visionnaire de l'Apocalypse. Ma royauté ne vient pas de ce monde, dit Jésus dans l'Evangile de Jean. Dire le Christ Roi de l’univers, c’est dire que tout est transformé dans la mort, la résurrection et la montée aux cieux du Christ. Tous les hommes sont destinés à le rejoindre dans son royaume.

Avec la fête du Christ Roi, se termine le cycle liturgique temporal.

Le Sanctoral, calendrier de la « Vierge Marie »…


Toutes les fêtes du « temps » de la Vierge sont des solennités (sauf*). La couleur liturgique est le blanc.

a. Immaculée Conception (8 décembre ou le 9 s’il s’agit d’un dimanche)

Marie a été conçue, dans le sein d’Anne, sans péché. Le « Fils de Dieu » ne pouvait avoir comme mère qu’une vierge immaculée (Lc 1, 28). Néanmoins, Marie aurait pu pécher, mais c’est vouée à Dieu.

Dans le plan du salut divin, Marie est l'Immaculée Conception, selon le dogme défini par Pie IX en 1854.

Par sa fidélité à Dieu, elle est l'Épouse du Christ, « toute resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel, mais sainte et immaculée » (Ép 5, 27).

b. Marie, Mère de Dieu (1er janvier)

c. Annonciation du Seigneur à Marie (9 mois avant Noël - 25 mars ou le 26 mars si c’est un dimanche ou le premier lundi qui suit le 2ème dimanche de Pâques si le 25 mars se situe pendant la Semaine Sainte)

d. Visitation de la Vierge (31 mai) – (*Fête)

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39 - 56

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors Elisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : "Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutations, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur." Marie dit alors : "Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais."
Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

Elisabeth reconnaît en Marie « la mère de son Seigneur », alors que Jean-Baptiste, en son sein, tressaille à l'approche de Marie qui porte Jésus dans le sien.

e. Sainte Anne et Saint Joachim, parents de la Vierge (26 juillet) – (*Mémoire)

f. Assomption de la Vierge (15 août)

Le mystère de l’Assomption de Marie (du verbe latin ad-sumere « prendre pour soi », « tirer à soi » qui a donné assumptio) est le privilège marial qui répond au privilège de l’Immaculée Conception. Marie, Mère de Dieu, est associée à l’œuvre rédemptrice de son Fils.

Les Evangiles ne parlent pas de l’Assomption, mais dès la fin du Ve siècle, on enregistre des allusions à une fête de la « dormition » ou du « passage » de Marie. Le 1er novembre 1950, Pie XII a défini solennellement le dogme de l’Assomption: « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu, toujours Vierge, à la fin de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire du ciel ».

g. Nativité de la Vierge (8 septembre)

Comme celle de Jean le Baptiste, la Nativité de Marie est une annonce de la Bonne Nouvelle, la venue du Christ Sauveur. L’Eglise de Jérusalem fut la première à adopter, vers la fin du VIIe siècle, une fête consacrée au souvenir de la Nativité de la mère de Dieu. Saint Fulbert diffusa largement, au XIème siècle, cette fête en France.

h. Présentation de la Vierge Marie (21 novembre) – (*Mémoire)

…et des « Saints »


La Constitution sur la sainte liturgie de Vatican II (N 104) exprimait le Culte des Saints ainsi :

« L’Église a introduit dans le cycle annuel les mémoires des martyrs et des autres saints qui, élevés à la perfection par la grâce multiforme de Dieu et ayant obtenu possession du salut éternel, chantent à Dieu dans le ciel une louange parfaite et intercèdent pour nous. Dans les anniversaires des saints, l’Église proclame le mystère pascal en ces saints qui ont souffert avec le Christ et ont été glorifiés avec lui, et elle propose aux fidèles leurs exemples qui les attirent tous au Père par le Christ, et par leurs mérites elle obtient les bienfaits de Dieu. »

La vénération portée aux saints est un culte rendu au Christ vivant en eux. C’est donc une façon de célébrer la Pâque de Jésus-Christ qui a pénétré la vie de croyants, eux-mêmes invités à imiter la vie des saints.

La date des saints célébrés est en général celle de leur mort (date de leur naissance à leur éternité), autant qu’historiquement on la connaissance.

Les Saints appartiennent à diverses catégories : apôtres, évangélistes, martyrs, docteurs de l’Eglise, papes, confesseurs de la foi, vierges, etc. Pour chaque catégorie, il existe un texte liturgique commun (dit « le commun des saints ») au sein duquel est introduit le nom du saint du jour. Mais un Saint peut avoir un texte liturgique propre (dit « le propre des saints ») qui rappelle les caractéristiques de celui-ci.

Dans cette étude, les saints à mémoires facultatives ne sont pas mentionnés. En effet, les diocèses, les pays, les régions, les ordres religieux célèbrent leurs propres fêtes, ce qui donne une tonalité particulière à leur liturgie.

1. Le « temps » de tous les Saints (1er novembre) – violet (Solennité)


Dès le Vème siècle, on a fait mémoire des saints, fêtés le premier dimanche après la Pentecôte.

Le 13 mai 610, le pape Boniface IV transforma en église le Panthéon romain. Originellement dédié à tous les dieux - c’est le sens du nom en grec - le Panthéon fut consacré à Marie et à tous les martyrs. Le jour anniversaire de la dédicace du Panthéon fut retenu comme date de la fête de tous les saints.

En 835, le pape Grégoire IV fit promulguer par l’empereur d’Occident Louis le Pieux un décret qui fixait la fête de tous les saints à la date du 1er novembre. A partir de ce moment, cette célébration devint rapidement dans toute l’Europe latine, une solennité commune et la fête du 13 mai disparut.

Vers l’an 1000, pour que la Toussaint ne soit pas une journée des morts, Odilon, abbé de Cluny, instaure la commémoration des défunts le 2 novembre dans l’ensemble de ses monastères. La communion des saints, c’est la communion de vie qui existe entre nous et ceux qui nous ont précédés. Il y a, dans le Christ, mort et ressuscité, un lien mutuel et une solidarité entre les vivants et les morts.

2. Le « temps » des Apôtres, évangélistes et disciples (Fête sauf*)


a. Saint Jean, Apôtre et évangéliste (27 décembre) – blanc

b. Conversion de saint Paul, Apôtre (25 janvier) – blanc

c. La chaire de saint Pierre, Apôtre (22 février) – blanc

d. Saint Marc, évangéliste (25 avril) – rouge

e. Saint Philippe et Saint Jacques, Apôtres (3 mai) – rouge

f. Saint Matthias, Apôtre (14 mai) – rouge

g. Saint Barnabé, Apôtre (11 juin) – rouge (*Mémoire)

h. Saint Pierre et Saint Paul, Apôtres (29 juin) – rouge (*Solennité)

i. Saint Thomas, Apôtre (3 juillet) – rouge

j. Sainte Marie-Madeleine, disciple du Seigneur – blanc (*Mémoire)

k. Saint Jacques, Apôtre (25 juillet) – rouge

l. Saint Barthélémy, Apôtre (24 juillet) – rouge

m. Saint Matthieu, Apôtre et évangéliste (21 septembre) – rouge

n. Saint Luc, évangéliste (18 octobre) – rouge

o. Saint Simon et Saint Jude, Apôtres (28 octobre) – rouge

p. Saint André, Apôtre (30 novembre)

3. Le « temps » des Martyrs – rouge (Mémoire sauf*)


a. Saint Etienne, premier martyr (26 décembre) – (*Fête)

b. Les Saints Innocents, martyrs (28 décembre) – (*Fête)

c. Vierges et martyres : Sainte Lucie (13 décembre), Sainte Agathe (5 février), Sainte Cécile (22 novembre), Sainte Agnès (21 janvier)

d. Saint Paul Miki, prêtre, et ses compagnons, martyrs (6 février)

e. Saint Charles Lwanga et ses compagnons, martyrs (3 juin)

f. Saint Boniface, évêque et martyr (5 juin)

g. Saint Irénée, évêque et martyr (28 juin)

h. Sainte Thérèse-Bénédictine de la Croix (Edith Stein), vierge et martyr, copatronne de l’Europe (9 août) – (*Fête)

i. Saint Laurent, diacre et martyr (10 août) – (*Fête)

j. Saint Maximilien Kolbe, prêtre et martyr (11 août) – (*Fête)

k. Martyre de saint Jean Baptiste (29 août)

l. Saint Corneille, pape, et Saint Cyprien, évêque, martyrs (16 septembre)

m. Saint André Kim, prêtre, et ses compagnons, martyrs (20 septembre)

n. Saint Ignace d’Antioche, évêque et martyr (17 octobre)

o. Saint Josaphat, évêque et martyr (12 novembre)

4. Le « temps » des Saints, docteurs de l’Eglise – blanc (Mémoire)


a. Saint Ambroise, évêque et docteur de l’Eglise (7 décembre)

b. Saint Jean de la Croix, prêtre et docteur de l’Eglise (14 décembre)

c. Saint François de Sales, évêque et docteur de l’Eglise (24 janvier)

d. Saint Thomas d’Aquin, prêtre et docteur de l’Eglise (28 janvier)

e. Saint Athanase, évêque et docteur de l’Eglise (2 mai)

f. Saint Antoine de Padoue, prêtre et docteur de l’Eglise (13 juin)

g. Saint Bonaventure, évêque et docteur de l’Eglise (15 juillet)

h. Saint Alphonse-Marie de Liguori, évêque et docteur de l’Eglise (1er août)

i. Saint Bernard, abbé et docteur de l’Eglise (20 août)

j. Saint Augustin d’Hippone, évêque et docteur de l’Eglise (28 août)

k. Saint Grégoire le Grand, pape et docteur de l’Eglise (3 septembre)

l. Saint Jean Chrysostome, évêque et docteur de l’Eglise (13 septembre)

m. Saint Jérôme, prêtre et docteur de l’Eglise (30 septembre)

n. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, vierge et docteur de l’Eglise (1er octobre)

o. Sainte Thérèse d’Avila, vierge et docteur de l’Eglise (15 octobre)

5. Le « temps » des Saints – blanc (Mémoire sauf)


a. Saint François Xavier, prêtre et missionnaire (3 décembre)

b. Saint Basile le Grand et Saint Grégoire de Nazianze (2 janvier)

c. Saint Antoine, abbé (17 janvier)

d. Nativité de saint Jean Baptiste (24 janvier) – (Solennité)

e. Saint Timothée et Saint Tite, évêques (26 janvier)

f. Saint Jean Bosco, prêtre (31 janvier)

g. Saint Cyrille, moine, et Saint Méthode, évêque, copatrons de l’Europe (14 février) – (Fête)

h. Saint Joseph, époux de la Vierge Marie (19 mars) – (Solennité)

Si Marie est la Mère de l’Eglise, Joseph en est le Protecteur. Par sa foi et son abandon à la volonté de Dieu, il est un modèle imminent de tout chrétien. Selon une très antique tradition, il mourut assisté dans ses derniers moments par Jésus et Marie.

i. Sainte Jeanne d’Arc, vierge (30 mai)

j. Saint Louis de Gonzague, religieux (21 juin)

k. Saint Benoît, abbé, copatron de l’Europe (11 juillet) – (Fête)

l. Sainte Brigitte de Suède, religieuse, copatronne de l’Europe (23 juillet) – (Fête)

m. Sainte Marthe, hôtesse du Seigneur (29 juillet)

n. Saint Ignace de Loyola, prêtre et fondateur (31 juillet)

o. Saint Dominique, prêtre et fondateur (8 août)

p. Saint Pie X, pape (21 août)

q. La vierge Marie Reine (22 août)

r. Sainte Monique, mère de Saint Augustin (27 août)

s. Saint Pio de Pietrelcina (Padre Pio), prêtre (23 septembre)

t. Saint Vincent de Paul, prêtre (27 septembre)

u. Les Saints Anges Gardiens (29 septembre & 2 octobre)

v. Saint François d’Assise, fondateur (4 octobre)

w. Saint Charles Borromée, évêque (4 novembre)

x. Saint Martin de Tours, évêque (11 novembre)